Avec Jean-Baptiste Eyraud (DAL), panorama critique de la lutte pour le logement en Île-de-France
[Article publié en introduction du dossier « Habiter les marges »
du Chiffon n°17 de l’été 2025]
Depuis 1990, année où il cofonde le Droit au logement (DAL), syndicat de lutte des mal-logés, Jean-Baptiste Eyraud, est de toutes les batailles pour le logement et les « sans-toits ». Panorama critique, histoire des luttes franciliennes, appel à s’inspirer des mouvements européens, nécessité de penser la démétropolisation : voici son grand entretien pour Le Chiffon.
Le Chiffon : Depuis la fin des années 1980 et la naissance du DAL, la situation du logement en Île-de-France s’est-elle améliorée ? Pouvez-vous en retracer les principales évolutions ? Les enjeux sont-ils les mêmes aujourd’hui qu’il y a 40 ans ?
Jean-Baptiste Eyraud : À la création du DAL en octobre 1990, le logement en Île-de-France est déjà en crise, mais la situation s’est considérablement dégradée depuis.
Si nous avons connu une amélioration progressive des conditions de logement des classes populaires et de la jeunesse dans la région entre 1918 et 1986, particulièrement après 1945, la spéculation foncière, immobilière et locative étant jugulées, la tendance s’est clairement inversée à partir de la deuxième moitié des années 1980.
Ce, du fait de lois et de politiques publiques de soutien aux promoteurs, agents immobiliers, acteurs du BTP et bailleurs privés : dérégulation des rapports locatifs, politiques de gentrification ou « d’épuration sociale », attaques contre les quartiers d’habitat populaires ancien1 et contre les quartiers HLM. Aujourd’hui, l’Île-de-France est aux premières loges des politiques du « logement cher » conduites par l’État et la plupart des élus locaux.
Rappelons qu’en 1986, Jacques Chirac, alors Premier ministre et maire de Paris, liquide la loi de 1948 qui protège les locataires du marché et leur assure la stabilité du logement. Il lance aussi une grande opération d’urbanisme appelée « la reconquête de l’est parisien » en vue de gentrifier les quartiers populaires et de dégager « les classes dangereuses », source historique d’émeutes, de révolutions, d’instabilité politique.
Il ouvre aussi aux marchands de bien l’accès à des prêts avantageux pour spéculer : acheter des immeubles anciens situés à la périphérie des secteurs d’intervention de la Ville de Paris, virer des locataires dits « loi de 48 », pour revendre quelques mois plus tard en empochant une plus-value. Puis recommencer… C’est l’épisode « des ventes en cascade » qui aboutira en 1990 à une significative crise immobilière et bancaire.
Élu président en 1995, Chirac pousse les classes moyennes aisées à investir dans le locatif en leur octroyant des allègements d’impôt lors d’achat de logements aux promoteurs. Réélu, il crée en 2004 l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) avec Jean-Louis Borloo, afin d’étendre la spéculation immobilière aux banlieues. L’Île-de-France compte plusieurs centaines de quartiers HLM impactés par l’ANRU : ce sont des dizaines de milliers de logements sociaux en moins. La rénovation d’un quartier ou d’une commune entraîne automatiquement une hausse des prix, chassant les plus fragiles.
Sarkozy s’illustrera par la stigmatisation des habitants de bidonvilles dont on observe le retour en Île-de-France dans les années 1990, signe de l’aggravation de la crise du logement. Les expulsions lancées par Sarkozy laissent les occupants sur le trottoir à l’inverse des politiques de « résorption » des bidonvilles des années 1960-1970, lorsque les habitants étaient relogés en HLM et les terrains libérés étaient dédiés à la construction d’équipements publics.
Depuis 2000, les prix de l’immobilier ont plus que doublé et le foncier a triplé, quand les loyers ont pris plus de 50 %, bien loin de l’évolution des revenus des locataires. Lorsque survient la crise des subprimes en 2008, Sarkozy sauve les promoteurs en obligeant les bailleurs sociaux à racheter leurs invendus.
Dans les pas de son prédécesseur, il lance en 2009 le réseau de transport du « Grand Paris Express ». Autour de 68 nouvelles gares et de quatre lignes de métro, les terrains expropriés sont revendus à prix d’or aux promoteurs pour financer le réseau2. En l’absence de régulation, fièvre spéculative et logement cher s’étendent progressivement à la région.
Quels sont les effets de ces politiques dans la région ?
Le résultat de ces politiques du logement en île-de-France est un désastre. Plus de 700 000 ménages sont en attente d’un logement social pour moins de 70 000 attributions par an. La production de HLM est inférieure à 15 000 unités par an et plus de 100 000 personnes sont sans-abris, y compris des femmes et des enfants, des personnes handicapées, âgées, des personnes livrées à l’alcool et à des stupéfiants souvent destructeurs, faute d’un hébergement stable et de logement à bas loyer.
Les droits des sans-abris, des mal-logés et des locataires, conquis au fil des années, tels que la loi DALO (droit au logement opposable), le droit à l’hébergement jusqu’au relogement, l’encadrement des loyers, le gels des loyers à la relocation, les normes de décence… sont bafoués impunément.
Pourtant, jamais l’île-de-France n’a compté autant de logements et de bureaux vacants : 416 000 en 2020 selon l’INSEE et cinq millions de mètres carrés de bureaux vacants, l’équivalent de 100 000 logements. En situation de crise, il y aurait lieu de mettre massivement à disposition des logements sociaux, de réguler les loyers à la baisse et de réquisitionner les logements vacants de riches propriétaires pour loger décemment les sans-toit.
En 2022, les prix immobiliers et fonciers ont atteint des sommets. Une nouvelle crise immobilière gagne Paris et sa région. Et pour la troisième fois en 30 ans, l’État vient au secours du secteur spéculatif, mobilisant des fonds publics pour acheter encore une fois les invendus des promoteurs. En 2025, il allège les impôts des riches qui payent un logement à leurs enfants pour y habiter et même pour le louer !
Le Parti Socialiste qui a gouverné à trois reprises depuis 1989 n’a pas voulu s’attaquer frontalement à la spéculation, à la fragilisation des locataires et à la crise du logement.
Pouvez-vous retracer brièvement l’histoire des combats pour le droit au logement en Île-de-France, et décrire les modes d’action du DAL ?
À l’automne 1986, dans le 20e arrondissement de Paris, 22 personnes, dont 12 enfants, périssent dans quatre incendies criminels d’immeubles où vivent des familles modestes et le plus souvent immigrées. À l’époque le sinistre Le Pen est conseiller municipal de l’arrondissement. Incendies à mobile raciste ou spéculatif, alors que Chirac vient de lancer la « reconquête » de l’est parisien ? L’enquête est rapidement close.
C’est à la suite de ces tragédies que va émerger le DAL et d’autres mouvements plus ponctuels. Dans l’est parisien, un immeuble vide est alors « réquisitionné » en octobre 1986, au 67 rue des Vignoles, pour accueillir les sinistrés jetés à la rue par la ville de Paris après trois semaines d’hôtel. Un campement est organisé à Ménilmontant pour exiger leur relogement : la lutte est victorieuse et contraint la ville de Paris à les reloger.
En parallèle, un mouvement de mal-logés voit le jour au « 67 Vignoles » : le comité des mal-logés lance les premières actions collectives : manifestations, envahissements et réquisitions. Le 2 mai 1990, les habitants de deux immeubles occupés sont expulsés. Après cinq mois de campement et de lutte place de la Réunion (20e), les expulsés sont relogés. À leur demande, « Droit au logement – DAL » est créé en octobre 1990.
Fort de cette victoire, militantes et militants mettent en place des permanences et multiplient les actions coup de poing, campements et envahissements, puis à partir de 1993 renouent avec les réquisitions. L’objectif du DAL, syndicat de lutte des mal-logés, des sans-logis et des locataires, est d’obtenir le relogement de ses adhérents et de faire appliquer le droit à un logement décent, stable, abordable et écologique pour chacun, par la mobilisation des personnes concernées.
Les réquisitions et les campements vont se succéder à Paris parmi lesquels le camp du quai de la gare (13e), en 1991. Puis le 41 avenue René Coty dans le 14e, appartenant à la ville de Paris en mars 1993 entre les deux tours des législatives. L’ancien cours Désir, rue du Dragon (6e), où a étudié Simone de Beauvoir, qui appartient au promoteur Cogedim, est occupé le 18 décembre 1994, en pleine campagne des présidentielles. Les luttes victorieuses des mal-logés et l’application de la loi de réquisition des logements vacants deviennent un sujet politique national.
Des comités DAL sont créés dans d’autres villes franciliennes et dans les grandes villes du pays. Les batailles sont rudes : que ce soit à Neuilly-sur-Seine ou à La Courneuve, les mal-logés et les sans-logis ne sont pas les bienvenus .
En 2023 a été votée la loi Kasbarian, dite « anti-squat ». De quelles dynamiques politiques et économiques la loi Kasbarian est-elle le fruit ? Quelles ont été les conséquences concrètes de cette loi en Île-de-France ?
La progression de l’idéologie de la rente, de la spéculation et des thèses d’extrême droite, associés à un contexte répressif sont le terrain fertile de la loi Kasbarian-Bergé. La crise du logement, couplée à la hausse historique du nombre de logements vacants, avait entraîné des occupations de maisons et de logements vides de petits propriétaires, que vont exploiter les médias Bolloré et consorts, à travers des reportages malhonnêtes.
Soutenu par la droite et l’extrême droite, Kasbarian prend la main dès 2021 pour relayer les revendications des requins de l’immobilier tout en se cachant derrière les petits bailleurs dont le nombre a prospéré depuis 30 ans.
Cette loi répressive généralise l’expulsion sans jugement des squatters sur décision du préfet, menace les occupants de poursuites pénales ainsi que les associations qui les conseillent. Pour les locataires, elle réduit le délais d’expulsion et pousse le locataire, à « s’auto expulser » préventivement, pour échapper à des sanctions pénales.
Près de deux ans après sa mise en application, les squats se raréfient. Notamment les plus revendicatifs, ceux où se nouent des solidarités et des combats à venir qui sont en fait la cible principale de la loi Kasbarian. Les exigences du secteur immobilier ne s’arrêtent pas là. Il s’agit à terme de faire disparaître toutes les mesures de protection des locataires au nom de l’ « efficacité » du marché. L’abrogation de cette loi est une revendication du DAL.
Dans la région, il semble que les combats pour le logement ont reflué depuis les années 2000. Pourtant, à d’autres endroits, ces luttes prennent de l’ampleur, comme au pays basque, à Barcelone, Madrid ou Berlin. Que manque-t-il aux luttes pour le logement en Île-de-France ces dernières années ?
Certes, les luttes du logement en île-de-France ont reflué depuis les confinements de 2020-2021. Mais elles ont repris de la vigueur depuis sur plusieurs fronts : celui des sans-abris avec notamment la lutte des mineurs isolés de Belleville, sur le front des résistances contre les expulsions des squats, celui des locataires HLM qui se mobilisent contre les démolitions ou les hausses des charges et sur celui des prioritaires DALO3.
Il y a des villes où les mobilisations des locataires sont ou ont été puissantes, il faut effectivement regarder du côté de Berlin, Belgrade, Bruxelles, Lisbonne, Barcelone, Madrid et en France du pays Basque à la Bretagne. Elles sont le résultat souvent d’un travail de quartier, immeuble par immeuble, organisé par un collectif rassemblant des mouvements d’habitants, de locataires, des squatters, des syndicats et parfois des organisations politiciennes.
À Berlin la mobilisation s’est construite autour de deux mots d’ordre : contre la spéculation et pour le contrôle des loyers et l’expropriation des propriétaires détenant plus de 3 000 logements. Le land de Berlin a alors plafonné les loyers entre six et douze euros le mètre carré, tout en sanctionnant les bailleurs fraudeurs à des amendes de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Malheureusement, la cour constitutionnelle de Karlsruhe a invalidé le dispositif six mois plus tard, jugeant que l’encadrement était un compétence fédérale. Les locataires ont néanmoins obtenu qu’une part des logements détenus par des groupes financiers soient expropriés pour sortir de la spéculation. Aujourd’hui la mobilisation est retombée. Mais elle a été relayée à Bruxelles et plus récemment au Portugal puis en Espagne. Tous ces mouvements participent à la « Coalition européenne d’action pour le droit au logement et à la ville », créée en 2013.
Il faut citer le travail remarquable d’Alda – membre de la fédération DAL – au pays Basque qui depuis quatre ans lutte contre la prolifération des locations Airbnb et des résidences secondaires sources de pénurie de locations et de flambée des loyers, comme désormais dans tous les territoires touristiques et/ou tendues (littoral, Île-de-France, Alpes, Corse, DOM-TOM).
Alda a créé un rapport de force, grâce à son journal diffusé au porte à porte, à ses permanences, à ses actions coup de poing et des manifestations conséquentes contraignant État et élus à mettre en place des mesures de régulation. La loi Echaniz-Lemeur, votée il y a peu et durcissant le régime des locations touristiques et des résidences secondaires, est notamment le fruit de ces luttes.
En Île-de-France, le mouvement social du logement est plutôt dispersé malgré l’exacerbation de la crise. Il est possible de mettre en place un front du logement et d’encourager les résistances et la mobilisation à l’échelle des immeubles ou des quartiers. Être à la fois actif sur le terrain avec des revendications mobilisatrices et porteuses d’espoir, pour se dresser contre cette surexploitation qui produit à la chaîne de la détresse humaine.
Le DAL défend la mise en place ou le renforcement de normes juridiques et administratives (de rénovation, de confort…) pour protéger les locataires précaires. D’un autre côté, la « mise aux normes » est souvent utilisée pour marginaliser et attaquer les formes d’habitation informelles, qui ne rentrent pas dans les cases (foyer de travailleurs migrants, caravanes, « habitat léger », cabanes, friches, squats, habitat collectif…). Ce processus de standardisation ne s’est-il pas historiquement accompagné d’un renforcement du pouvoir des promoteurs immobiliers et de l’industrie du BTP dans les métropoles, au détriment de l’autodétermination des habitants ? Peut-on concilier la lutte pour un droit du logement sécurisant pour tous et la lutte pour un droit à l’« habitat des marges » ?
Parmi les revendications du DAL, bien sûr les résidents de foyers ne sont pas oubliés. Le DAL dénonce la répression à l’œuvre qui aboutit à de nombreuses expulsions du simple fait que des résidents hébergent des proches dans leur chambre pour ne pas les laisser à la rue. À l’occasion de rénovations, les loyers augmentent et les espaces collectifs, notamment les cuisines, sont supprimées, alors qu’elles permettent de renforcer les solidarités, y compris dans le quartier en fournissant des repas copieux et très bon marché.
L’habitat choisi – tel l’habitat léger et réversible, les caravanes ou les camions aménagés – ainsi que l’habitat de survie – toile de tente, bidonvilles ou cabanes non aménagées – sont aujourd’hui brutalement attaqués à travers des projets de loi répressifs visant notamment les gens du voyage. Ou à travers des chartes anti-cabanisation entraînant le déploiement de drones pour identifier les habitats non déclarés et empêcher l’installation de ménages modestes. En zone rurale le contrôle des populations se met également en place, même s’il est beaucoup moins maillé que dans les métropoles.
Les campings d’Île-de-France, souvent un pis-aller à l’impossibilité de se loger, sont aussi la proie des spéculateurs qui augmentent la pression immobilière et foncière. Récemment, en Seine-et-Marne, les occupants de plusieurs camping à l’année, vivant là parfois depuis 30 ans, ont subi expulsion de leur habitat, comme à Couilly-Pont-aux-Dames ou à Villemer.
L’habitat alternatif ou les coopératives de locataires font partie des alternatives à la prédation des secteurs du BTP et de l’immobilier. C’est pourquoi il faut renforcer le pouvoir des locataires dans les HLM en matière de gestion et d’élaboration des programmes de réhabilitation et de construction. Il est aussi nécessaire et urgent de mettre fin à la sous-traitance en cascade dans la production de logement et la réhabilitation qui, en bout de chaîne, produit des malfaçons et de l’obsolescence.
Le DAL est issu des luttes pour le logement dans les métropoles, notamment à Paris. Aujourd’hui, des mouvements écologistes s’opposent à la dynamique de métropolisation des grands centres urbains comme le Grand Paris, et appellent à faire revivre les petites villes, les villages, les campagnes. En raison de son histoire et de ses modes d’actions d’inspiration syndicale, le DAL ne semble pas s’emparer de ces questions de démétropolisation. Les luttes pour le logement sont-elles condamnées à faire avec la métropolisation ? Le DAL pourrait-il par exemple s’engager pour la rénovation des centres des bourgs ou des corps de ferme laissés à l’abandon ?
Bien sûr, il faut rénover les centres bourgs, et les villages et si besoin de manière vigoureuse, notamment par la réquisition ou l’expropriation pour réaliser des logements à bas loyer. Au sein des métropoles également, il y a nécessité de lutter contre la vacance de logements et de bureaux, et contre l’essor des résidences secondaires, notamment à Paris et en banlieue dense. Mais il y a un besoin urgent de produire aussi des logements sociaux en zone tendue, par la préemption de locaux mis en vente, voire l’expropriation. La lutte contre la métropolisation passe par la lutte contre la vacance.
C’est pourquoi, à contre-courant des idéologies libérales, DAL défend la taxation des plus-values immobilières issue des politiques publiques d’urbanisme. En effet, la hausse des prix du foncier et de l’immobilier est le produit, pour l’essentiel, des politiques d’urbanisme mises en œuvre par les collectivités locales et l’État. La création d’une gare, d’une ligne de métro ou d’un tramway font automatiquement monter les prix. Le système actuel alimente donc un transfert des richesses collectives vers des intérêts privés. C’est un « enrichissement sans cause ».
DAL défend également le principe de la communalisation progressive du foncier en zone tendue – lieux de plus de 50 000 habitants, où la demande de logement est supérieure à l’offre –, pour écraser la spéculation. La préemption systématique des terrains vierges et des sous-bâtis, au fil des transactions, pourrait représenter un investissement public important dans un premier temps, qui entraînerait une dévalorisation très rapide du foncier, puisqu’il ne présenterait plus aucun intérêt marchand. Après tout, au nom de quelle règle universelle un morceau de la planète appartiendrait-il à un bipède, du sol au tréfonds ?
Par la rédaction du Chiffon
- Via les Zones d’aménagement prétendues concertés (ZAC), ou le Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés lancé en 2009
- A ce propos, lire « Vers un gouffre financier », dans Le Chiffon n°13 (Été 2024).
- Personne qui est prioritaire pour l’obtention d’un logement social, au vu de la précarité de sa situation.