Retraites

Retraites : quand la rue dit « Non ! »

Malgré une opinion publique largement opposée au projet de réforme du régime des retraites (61% des Français selon un sondage Elabe du 21 janvier 2020), un avis plus que critique du conseil d’État, qui souligne de nombreuses inconnues dans la réforme, et des parlementaires réfutant un examen accéléré du projet de loi, le gouvernement et sa majorité avancent, quitte à laisser sur le côté bon nombre de Français.

Ouverture à la capitalisation, femmes désavantagées, carrières hachées oubliées, pénibilité dénigrée, dépenses publiques limitées, tout, oui tout dans cette réforme n’a qu’un seul objectif : démanteler l’appareil social français et sa solidarité et les livrer en pâture à la finance. 

Au niveau national comme au niveau local, partout émergent des initiatives populaires. Violentes (saccage de permanences de députés) ou non (flashmobs ou perturbation de vœux d’élus), toutes n’ont qu’un objectif, montrer à l’oligarchie technocratique que son pouvoir n’est pas sans limites. À trop mépriser le peuple, il se pourrait bien qu’il se réveille pour se faire entendre.

Elles sont historienne pour l’une et sénatrice pour l’autre, il est doctorant en sociologie, tous trois engagés dans le mouvement social ; Mathilde Larrère, Esther Benbassa et Maxime Gaborit décryptent la protestation actuelle à travers un prisme historique, politique et sociologique.

Mathilde Larrère est historienne des révolutions et de la citoyenneté, et engagée dans le mouvement social contre la réforme des retraites. Elle livre au Chiffon son analyse de l’éruption sociale actuelle. Pour elle, rien de nouveau, seulement une concrétisation des colères accumulées face à des politiques néolibérales d’austérité.

Esther Benbassa est Sénatrice Europe Ecologie Les Verts, affiliée au Parti Communiste. Elle revient pour le Chiffon sur la grève et le mouvement des Gilets jaunes, avec lequel elle entretient une relation particulière. Son verdict est sans appel. Face à l’importante résurgence de la contestation et à la recrudescence de la violence, les politiques doivent prendre leurs responsabilités pour éviter une radicalisation des mouvements sociaux. Pour elle, une seule solution : le passage à une VI République.

Maxime Gaborit est doctorant en sociologie des mouvements sociaux à Bruxelles, membre de Quantité Critique (un collectif de chercheur en sciences sociales) et réalise actuellement une thèse sur le « mouvement climat ». Il livre au Chiffon son analyse sociologique de la protestation actuelle.

Le Chiffon : Le mouvement social qui agite actuellement la France s’inscrit-il dans une tradition française ou présente-t-il de nouvelles formes de revendication ?

Mathilde Larrère :

Les deux. Il y a toujours eu une tradition de la grève et des manifestations mais aussi des formes plus ludiques de protestation. En 1936, les gens dansaient et jouaient des pièces de théâtre dans les usines. La différence tient, désormais, dans le fait que les formes ludiques sont plus répandues. Elles intègrent véritablement le répertoire d’action des protestataires et ne sont plus seulement là pour « détendre ».

L’élargissement du répertoire d’action provient des mouvements sociaux post-industriels, comme les mouvements alter mondialistes ou Act Up. Autre différence, les professions qui mobilisent ce répertoire d’action : ce ne sont plus uniquement les professions ouvrières mais diverses branches comme les avocats, les infirmiers ou encore les agents de la RATP (Ndlr : régie autonome des transports parisiens). Les clips réalisés par les agents de la ligne 7 sont un exemple parfait. Ils ne nécessitent pas beaucoup de monde et ont pour objectif une large diffusion sur les réseaux sociaux.

Esther Benbassa :

Les manifestations font, bien sûr, partie des formes traditionnelles de la protestation en France. Nous avons d’ailleurs retrouvé les corps de métiers emblématiques des protestation : cheminots, agents RATP, fonction publique… Mais ils sont épuisés et paupérisés à cause de leur grève. Ils ont effectué un travail d’amorce très important dans ce mouvement social, c’est maintenant aux autres de prendre le relais, à tout le monde.

En revanche, la véritable nouveauté est la présence des Gilets jaunes qui ont démocratisé leurs méthodes d’actions. Les avocats qui jettent leurs toges, le personnel hospitalier leurs blouses, les enseignants leurs manuels, les différents flashmobs, tous ces petits « happenings » (ndlr : événements) rapides et éphémères nous viennent des Gilets jaunes. Ces personnes, non politisées il y a un an et demi, jouent finalement un rôle de tampon dans les manifestations.

Maxime Gaborit :

Après des mois de mobilisations de Gilets jaunes, qui se sont caractérisés par de nouveaux modes d’action, le mouvement contre la réforme des retraites traduit, au contraire, un retour à des modes d’actions plus traditionnels, avec toutefois l’ombre des Gilets jaunes qui persistent. La liberté des modes d’action que se sont octroyés les Gilets jaunes ne laissera probablement pas le mouvement social en cours indifférent. Si, aujourd’hui, le mouvement est plutôt classique, son évolution promet d’être intéressante à suivre dans la mesure où il est possible qu’il prenne appui sur l’expérience du mouvement des Gilets jaunes, laissant entrevoir une hybridation de ses formes de mobilisations : entre appui et usage des structures syndicales implantées, et innovation dans les modes de luttes.

Comment expliquer le débordement des centrales syndicales par leurs bases ?

Mathilde Larrère :

Là encore, il n’y a rien de nouveau. En 1936 c’était identique. La CGT souffrait alors de la répression des années 30 et était très faible. Du jour au lendemain, il y a un mouvement basique qui pousse à la syndicalisation et les sections syndicales se retrouvent avec des montagnes de billets des nouvelles cotisations. Situation difficilement gérable si les centrales sont faibles. Tout dépend de la culture syndicale du pays.

En Allemagne par exemple c’est différent. Le mouvement syndical s’est inscrit comme « contre la société », comme le Parti communiste (PCF) l’était en France, et dispose donc d’un pouvoir plus important. Dans le cas français, il y a toujours eu des répressions pour éviter que les syndicats ne prennent trop d’importance. Avec les lois récentes sur la représentativité et le mode d’élection (2008), il y a une volonté de criminaliser les syndicats.

Esther Benbassa :

La CFDT, l’UNSA, ils sont tous débordés de la même manière que la société a été débordée par les Gilets jaunes. Quand j’allais en manifestation au tout début du mouvement, les gens me regardaient comme si j’étais folle alors qu’en réalité c’est une véritable culture de l’opposition populaire qui s’est formée — ou reformée — avec les Gilets jaunes. Les manifestations des Gilets jaunes ont été ma formation politique la plus intéressante, perpétuellement au contact des gens.

C’est d’ailleurs cette culture de la rue qui est reconnue par tous. Lorsque les Gilets jaunes se rendent dans les cortèges plus « traditionnels », ils sont respectés, voire acclamés. Ces « néo-manifestants » ont modifié les moeurs des manifestations, ils ont développé la culture du badaud. Les gens ne s’arrêtent plus uniquement pour regarder mais ils rejoignent les manifestations. Les cordons syndicaux ont laissé place à de véritables échanges entre manifestants.

Maxime Gaborit :

Le néolibéralisme s’est traduit, depuis plusieurs décennies, par une tentative de déstructuration des organisations pouvant faire obstacle à la logique du marché pur. Face à une telle politique, les syndicats ont progressivement perdu en influence et en capacité de structuration. La situation locale est parfois bien différente de la situation nationale.

Pour autant, dans ce mouvement, parler de débordement est relativement réducteur dans la mesure où si, dans certains secteurs, la base des syndicats comme la CFDT a effectivement pris des initiatives sans l’accord des centrales, les syndicats comme la CGT et Solidaires ont été particulièrement clairs sur l’objectif du retrait, objectif poursuivi par les bases.

Pourquoi le secteur privé a t-il tant de mal à entrer en grève ?

Mathilde Larrère :

Il y a eu une évolution de la question dans le temps. En 1936, les grévistes étaient principalement privés. Les cheminots ne faisaient pas grève par exemple. Le public a, ensuite, progressivement pris le relais des manifestations puisque la sécurité de l’emploi existante dans le privé a progressivement disparu. Les risques de faire grève sont désormais très élevés dans le privé.

De plus, si la classe ouvrière n’a pas disparu, sa concentration oui. Il n’y a plus de grandes villes ouvrières, véritables bastions de la contestation. Le monde ouvrier est plus atomisé. Les « nouveaux prolétaires » sont souvent des ouvriers étrangers plus fragilisés vis-à-vis de la loi et pour qui il est plus difficile de faire grève. Les jeunes sont également les grands absents de ce mouvement… C’est compréhensible, les jeunes ne pensent pas avoir de retraite un jour. En deux générations, il y a eu une dégradation considérable du régime des retraites. Les gens ont vu des reculs coup sur coup avec les lois Balladur (1993) et Fillon (2003).

S’ajoute à cela un discours permanent qui laisse entendre qu’« on ne peut pas financer le régime des retraites tel qu’il existe actuellement » aussi bien lorsque la « gauche » ou la droite était au pouvoir. Finalement, ce qui peut véritablement mobiliser la jeunesse c’est le fait que leurs parents pourraient ne pas avoir de retraite. On a observé une dégradation rapide du niveau de vie. Les parents ne pourront plus aider financièrement leurs enfants et eux-mêmes ne pourront pas les aider lorsque ces derniers n’auront plus de retraite.

Face à cela, le développement des retraites par capitalisation n’est pas une solution. Dans les années 20, tous les régimes de retraite par capitalisation qui existaient ont coulé. Avec 100 francs capitalisés, les salariés récupéraient 1 franc au moment de la retraite.

Esther Benbassa :

Il n’y a qu’une seule explication : la peur d’être renvoyé. Les travailleurs du secteur privé ne sont pas fonctionnaires. La grève est certes un droit mais est-ce qu’ils peuvent l’exercer comme des fonctionnaires ? Je ne pense pas.

Maxime Gaborit :

Le privé obéit à des règles particulières. On l’a vu avec les Gilets jaunes : la plupart de ceux qui se mobilisaient avaient des relations cordiales ou amicales avec leur patron, et jugeaient qu’ils avaient, eux aussi, des difficultés financières.

C’est ce qui a conduit les Gilets jaunes à deux choses : refuser la grève comme forme principale de mobilisation, et considérer que l’État était l’instance qui devait arbitrer la question salariale, à rebours d’une tradition des luttes qui mettait en avant l’antagonisme avec l’employeur. Dans ce mouvement, si certains secteurs du privé peinent à se mettre en grève, c’est donc en partie à cause de cette transformation de l’espace de l’entreprise, qui n’est plus véritablement vu comme un lieu de conflit.

Le gouvernement et la majorité parlementaire parlent d’une radicalisation des manifestants et d’un climat insurrectionnel, est-ce vraiment le cas ?

Mathilde Larrère :

C’est à la fois de la communication et une réalité. Il y a toujours eu de la violence en manifestation, la manifestation est d’ailleurs la forme pacifiée de l’émeute. En 1975 par exemple, les Champs-Élysées ont été détruits bien plus que l’an dernier. En 1978 avec la révolte des sidérurgies, le mot « casseur » a été inventé tellement les manifestations étaient violentes. On a également vu naître le « black block » lors des grands sommets internationaux des années 90.

La différence, c’est qu’avant, les formes émeutières avaient lieu en fin de manifestation. Plusieurs facteurs expliquent cette recrudescence de la violence. Le premier correspond aux méthodes de maintien de l’ordre en manifestation. Depuis 1980, on observait une désescalade de la violence grâce à l’évolution du maintien de l’ordre.

La violence en manifestation dépend, en effet, d’abord des forces de l’ordre. Plus le maintien de l’ordre est agressif et visible plus les formes insurrectionnelles font leur retour. La seule limite dans cette escalade c’est la dictature. La répression devient alors tellement violente que la peur l’emporte sur la colère. Pour l’instant en France c’est relativement « calme », il n’y a pas eu de policier mort et les vitrines attaquées sont méticuleusement sélectionnées (banques principalement). C’est une violence « tranquille » même si la communication du gouvernement la montre comme spectaculaire.

Le deuxième est le fait qu’il y ait moins de syndicats. Ils ne sont plus là pour contenir la violence et donner une issue politique à la manifestation. Le troisième implique directement la communication du gouvernement. Il a aussi sa part de responsabilité en transmettant le message que seule la violence permet d’obtenir des concessions (comme après l’acte 3 des Gilets jaunes) et en laissant paraître de la peur (lors de l’acte 3 toujours). La bascule intervient lorsque la peur change de camp et ce jour-là ce fut le cas durant quelques heures.

Esther Benbassa :

Nous n’avons pas le droit de mettre des œillères. Il y a une trop grande colère qui peut pousser, je le crains, à la radicalisation. Il y a une nouvelle réalité : sans violence on n’obtient rien. C’est en tout cas la réalité qu’a choisie ce gouvernement. Heureusement, les syndicats sont encore présents dans la rue et jouent leur rôle de tampon en contenant cette colère immense et froide.

Mais cette colère finira par chauffer, on ressent un désespoir profond chez les manifestants. Ils ne se sentent ni entendus ni regardés, ce sont de véritables oubliés des politiques. Paradoxalement il y a une véritable ambiance « familiale » en manifestation. Les gens se reconnaissent, se retrouvent et s’entraident. C’est cette « famille » qui permet notamment aux grévistes de tenir le coup. Maintenant c’est aux politiques d’endosser leurs responsabilités : on ne peut pas décevoir les manifestants davantage.

Maxime Gaborit :

Le gouvernement pratique une politique du schisme. Schisme entre leur discours sur l’importance de l’urgence climatique, et leur absence de politique ambitieuse. Schisme entre affirmation d’une politique sociale, et la réalité des difficultés croissantes dans quasiment l’ensemble des secteurs. Schisme enfin, entre la négation des violences policières, et l’expérience vécue de tous ceux qui manifestent depuis un an et demi.

Face à cela, la distance entre l’attente des citoyens et la réponse obtenue devient de moins en moins tenable. Il y a donc une volonté de changement radical vis-à-vis de cette politique, mais surtout de cette manière de faire de la politique.

Pour autant, le mouvement est loin d’être insurrectionnel. En témoigne, dans les manifestations pour les retraites, l’absence d’affrontement avec les forces de l’ordre, et l’absence de « cortège de tête ». Mais la radicalisation, au sens de détermination à faire reculer le gouvernement, est, elle, particulièrement forte.

On remarque une augmentation de la fréquence des mouvements sociaux (loi travail, Parcoursup, Gilets jaunes, retraite…) est-ce dû à un essoufflement de notre modèle démocratique ?

Mathilde Larrère :

C’est principalement dû à l’accélération du démantèlement de l’État social avec des politiques néolibérales d’austérité. Les attaques ne cessent pas, les réponses non plus. Il y a également le facteur de politisation des gens. Ils acquièrent un capital et un savoir militant ré-activable lors du mouvement social suivant. Plus ils sont proches, plus le savoir militant mobilisable est important.

Il y a d’importants segments de la population qui se sont dirigés vers des lectures, ont appris à faire des banderoles, à résister aux forces de l’ordre. C’est notamment le cas depuis la loi de travail et Nuit Debout, où la plupart des gens étaient des primo-manifestants. Les dernières présidentielles ont également joué un rôle important avec une formation de la jeunesse dans les sphères autour de la France Insoumise. Le mouvement des Gilets jaunes est la concrétisation de tous ces signes avec des personnes non politisées qui ont obtenu un capital militant important.

La capacité de mobilisation pour le mouvement social suivant dépend également du résultat du mouvement précédent, il y a un phénomène de « grevy blues » lorsque c’est la mobilisation se solde par échec ou lorsqu’il y a une trahison des centrales. À l’inverse lorsque le gouvernement fait un passage en force (49.3), comme pour la Loi Travail en 2016, et que les centrales tiennent bon en face, le mouvement social suivant sera d’autant plus important.

Esther Benbassa :

Ce n’est pas un hasard si le dernier sondage Elabe montre que 70% des sondés ne veulent pas d’un second mandat d’Emmanuel Macron. Notre démocratie n’est pas à bout de souffle, elle est abusée par le gouvernement actuel. Le président confond démocratie et autoritarisme. Sa politique ressemble à une action infantile, il tape du pied dès qu’il n’obtient pas ce qu’il veut. Pour un homme si intelligent, faire preuve de si peu d’empathie est une faute.

Un politique qui ne fait preuve d’aucune empathie doit changer de métier. En politique il faut aimer le peuple et Emmanuel Macron n’aime que son entourage, les élites financières et les élites bureaucrates. Si la fréquence des mouvements sociaux s’accélère c’est que les gens ont décidé de dire stop. Stop aux politiques qui laissent trop de monde sur le côté et stop à cet autoritarisme.

Face à cela, le principal risque est une escalade de la violence. Plus l’autorité du gouvernement est bafouée, plus il réprime. Malgré quelques avancées, comme la reconnaissance récente de « bavures policières », la violence d’État est présente. Pour éviter un embrasement du peuple, et la destruction d’un modèle qui a mis du temps à se construire, il faut imaginer une VIe république avec une véritable démocratie participative et un plus grand respect de la volonté du peuple.

Maxime Gaborit :

Probablement, le modèle démocratique « s’essouffle ». Mais pour s’essouffler, encore eût-il fallu qu’il eût, à un moment, la vigueur de courir. Or, ce modèle ne bouge précisément pas. Il fait du sur-place, ignorant la forte nécessité, pour proposer des réponses aux enjeux écologiques et sociaux, de profondes remises en question.

Les mécanismes comme la Convention citoyenne pour le Climat, où 150 citoyens tirés au sort proposent des mesures pour « réduire de 40% les émissions de gaz à effets de sphères d’ici 2040 dans un esprit de justice sociale »,sont des mécanismes intéressants pour faire évoluer la démocratie, mais bien trop isolés et circonscrits. Pour autant, parler d’essoufflement de la démocratie conduirait à dire que les politiques menées seraient somme toute moins violentes si des citoyens les avaient eux-mêmes décidées.

Cela ne fonctionne pas, et c’est d’ailleurs le piège du souverainisme de croire que le mot d’ordre de démocratie, ou de souveraineté du peuple, suffit à faire passer un message politique. La souveraineté doit toujours être qualifiée, sous peine de se vider. Essoufflement de la démocratie oui, mais essoufflement surtout des politiques néolibérales. Face à elle, il ne suffit pas d’appeler à un « retour de la souveraineté du peuple », mais bien plutôt à la construction d’une « démocratie sociale et écologique ».

Entretiens menés par Mathieu Barrere pour Le Chiffon

Crédits photo (dont la photo de une) > Matthieu Bonhoure

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